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Les cahiers des Talents de l’Outre-Mer

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Emy Njoh Ellong, Chef de projet R&D au Pôle Agroalimentaire de Martinique

Emy Njoh Ellong, 25 ans, a reçu le prix Talent de l’Outre-Mer en 2011, dans la catégorie "jeune talent". Elle a soutenu un Doctorat de Biologie en 2011 au laboratoire d’enzymologie et de biochimie structurales du CNRS/Gif sur Yvette, et est également titulaire d’un diplôme d’ingénieur chimiste de l’Ecole nationale supérieure de chimie de Montpellier (ENSCM). Emy a décidé de porter en 2012 ses compétences au profit de son île natale, la Martinique.

Votre choix professionnel actuel correspond à une vocation ?

Oui et non. J’ai toujours aimé la biologie mais ma vocation s ‘est construite petit à petit.

Racontez-nous vos années d’études, votre parcours professionnel.

Après un bac scientifique option mathématiques, j’ai fait deux ans de Prépas en Martinique car je n’étais pas prête à quitter mon île. J’ai ensuite fait 3 ans d’école d’ingénieur à Montpellier et 3 ans de thèse en région parisienne. J’ai fait 4 mois de chômage et j’ai travaillé 6 mois dans une multinationale en biotechnologie avant de trouver mon poste actuel au Pôle Agroalimentaire de Martinique.

Recevoir le prix talent de l’Outre-Mer a-t-il eu un effet bénéfique sur ce parcours ?

Recevoir ce prix a été une grande fierté pour la reconnaissance de mon parcours. Et c’est vrai que recevoir ce prix a peut être été une aide lors de la sélection de mon cv.

Quitter votre terre natale a-t-il été vécu comme un sacrifice, un déracinement, une nécessité ? Que vous manque-t-il le plus de votre département d’origine ?

Partir a été un déchirement, un sacrifice mais aussi une nécessité. Vu les études entreprises je n’avais pas le choix mais ça a été très difficile car j’y étais très bien. J’étais chez moi et l’inconnu me fait peur.

Quelle est votre perception de la situation socio-économique en Outre-Mer ?

La situation socio-économique en Outre-mer me semble un peu précaire. La vie y est beaucoup plus chère. Je pense cependant que de nombreux efforts sont fait et que si on compare cette vie à celle de banlieue difficile en France, la situation serait peut être meilleure. On a un sentiment d’infériorité ici qu’il faut combattre en montrant ce qu’on a de bien par rapport à des régions ou département de France hexagonale.

Votre ressenti par rapport à l’insertion et à la représentativité des domiens au niveau local, national ou international ?

Je pense que les choses s’améliorent même si des efforts sont encore à faire.

Comment vivez-vous votre lien avec la France, la mère patrie ?

Très bien. Je suis française née en Martinique. C’est une chance et un atout par rapport à certains. Nous avons une culture à défendre tout en ayant la culture française.

Quel est votre regard sur le pays dans lequel vous vivez actuellement ?

Je suis en Martinique et même si les débuts ont été difficiles, la vie n’y est pas pire qu’à Paris. C’est différent tout simplement.

Que pensez-vous du rôle du C.A.S.O.D.O.M*, le comité parisien à l’origine de la création du prix jeune talent et talent confirmé de l’Outre-Mer et de l’impulsion de notre Réseau ?

Je n’ai connu le CASODOM uniquement à l’occasion du prix des jeunes talents et c’est dommage. Cet organisme n’est pas assez connu et pourtant il pourrait être d’une grande aide à tous les jeunes domiens. On devrait en parler au même titre que LADOM par exemple.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes domiens afin de les motiver à suivre le chemin des Talents de l’Outre-Mer, notamment aux jeunes qui sont en proie à des difficultés dans nos îles ?

Il faut s’accrocher parce que dans la vie on n’a rien sans rien et seul le travail paie.

Comment envisagez-vous d’apporter votre contribution à la cause de la mise en valeur de la compétence ultramarine, au Réseau des talents de l’Outre-Mer ?

Pour le moment, de retour dans mon île, je ne sais pas encore comment aider. Mais je trouverai bien.

Pourriez-vous mettre à terme vos compétences au profit de votre île natale afin d’enrayer le phénomène de fuite des cerveaux ? En somme un "retour au pays natal" ?

Oh oui ! Vu que j’en suis un parfait exemple. Il y a des possibilités à développer et j’encourage tout le monde à essayer de travailler sur l’île.

Quels sont vos projets ?

Pour le moment, m’épanouir dans mon travail et prendre toute la mesure de mon nouveau poste.

Quels sont vos passions, vos loisirs ?

Je fais beaucoup de sport (5h par semaine) et je vais à la plage tous les weekends. J’espère aussi reprendre le piano dès que possible. Je lis beaucoup aussi. Bref, des journées bien remplies.

Un livre de prédilection ? Une "bible" ?

Mon livre préféré : Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré de Paulo Coelho.

Quel geste faites-vous au quotidien afin de préserver l’environnement, de réduire votre bilan carbone ?

Eteindre les lumières en quittant une pièce, fermer le robinet en se brossant les dents, faire le tri des déchets ménagers, et avoir un compost pour les déchets organiques.

Un film, un reportage à recommander ?

Les reportages animaliers, mes préférés.

Votre nourriture favorite ?

Les gâteaux locaux, mon péché mignon

Un artiste que vous appréciez ?

J’aime beaucoup d’artiste, mais en ce moment je penche pour Esy Kennenga.

Une devise pour l’Outre-Mer ?

Ensemble tout est possible !

* Questionnaire réalisé par Yola Minatchy

Mots-clés : Martinique , Ingénieur , Recherche , Agroalimentaire