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Les cahiers des Talents de l’Outre-Mer

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Ary Deleray, ingénieur en Biotechnologies

Ary Deleray, Talent de l’Outre-Mer 2009, est à 25 ans ingénieur ENSAIA en Biotechnologies et également titulaire d’un master en administration des affaires. Actuellement, il travaille pour la SATT idfinnov dans le domaine de la recherche biomédicale.

Votre choix professionnel actuel correspondait à une vocation ?

Oui, tout à fait avec une évolution de la recherche pure vers une interface entre recherche biomédicale, stratégie, marketing et finance

Racontez-nous vos années d’études, votre parcours professionnel ?

Passionné par la biologie et la physique-chimie, j’ai choisi un parcours en classe prépa BCPST au Lycée Baimbridge en Guadeloupe. Après deux années intenses mais tellement riches, j’ai décroché une admission à l’ENSAIA de Nancy, parmi les seules écoles d’ingénieurs du Vivant permettant de se spécialiser dans le domaine des biotechnologies de santé. C’est d’ailleurs là bas que j’ai confirmé ma passion pour ce domaine, tout en sentant naître une autre vocation pour les aspects business et financiers.

Après un stage très formateur en business development et licences (BD&L) et en marketing pour la PME de biotechnologies française Diaxonhit (maladie d’Alzheimer et cancer), j’ai terminé ma spécialisation en biotechnologies à l’ENSAIA ainsi qu’un master en cours du soir à l’IAE de Nancy pour développer une double compétence. Par la suite, j’ai poursuivi mon aventure en BD&L au sein de la multinationale américaine Johnson & Johnson, puis de la structure de transfert de technologies Inserm Transfert. Aujourd’hui, je travaille pour la SATT idfinnov à l’analyse de projets d’investissements dans la recherche biomédicale afin de les licencier aux industriels de la santé.

Recevoir le prix talent de l’Outre-Mer a-t-il eu un effet bénéfique sur ce parcours ?

Oui tout à fait mais au-delà de l’honneur du prix, je l’ai perçu comme un devoir de contribuer à mon niveau aux activités d’aide du Casodom et de sensibilisation de nos compatriotes aux débouchés qui s’offrent à eux. Le tout est aussi de garder en tête ce proverbe si important : « Tchimbé raid, pas moli ! »

Quitter votre terre natale a-t-il été vécu comme un sacrifice, un déracinement, une nécessité ? Que vous manque-t-il le plus de votre département d’origine ?

Une nécessité à l’acquisition des connaissances et compétences dont j’avais besoin ainsi que pour mon projet professionnel dont les débouchés n’existaient qu’en France continentale.

Ma famille me manque le plus à commencer par mes deux parents qui vivent en Martinique, ainsi que le climat et le mode de vie moins stressant. C’est certes un sacrifice mais je voulais également découvrir davantage le monde donc c’est un sentiment assez paradoxal.

Quelle est votre perception de la situation socio-économique en Outre-Mer ?

Je dirais pessimiste quand on voit les taux de chômage de plus de 20% de la population voire plus chez les jeunes, ou encore quand on observe les difficultés structurelles récurrentes de l’économie et du contexte social.

Malgré tout, je suis convaincu qu’en ayant une approche plus rationnelle et cohérente d’une vraie stratégie de développement socio-économique, avec moins de réflexes partisans et de politique politicienne comme partout ailleurs, les choses pourraient s’améliorer. Ne baissons jamais les bras !

Votre ressenti par rapport à l’insertion et à la représentativité des domiens au niveau local, national ou international ?

Quand je regarde les parcours d’excellence de mes camarades TalOm et d’autres amis, je pense que nous pouvons très bien nous intégrer et démontrer notre valeur. Maintenant, les difficultés supplémentaires pour y arriver n’en restent pas moindre. Ce que je regrette c’est surtout l’extrême soit dans l’absence de représentativité ou dans la sur-représentativité des domiens dans certains domaines.

A l’international, par exemple dans certaines villes très internationalisées comme New-York, San Francisco ou Londres de ce que j’entends, je pense que les mentalités sont différentes et plus ouvertes.

Que pensez-vous du rôle du C.A.S.O.D.O.M*, le comité parisien à l’origine de la création du prix jeune talent et talent confirmé de l’Outre-Mer et de l’impulsion de notre Réseau ?

Que ce soit dans son accompagnement administratif, pratique, psychologique et financier, je pense que ce que fait le Casodom au jour le jour est très louable mais au-delà, nécessaire pour de nombreux Domiens et j’espère pouvoir y contribuer à mon niveau.

Avec un réseau structuré, nous pouvons porter plus haut les couleurs de nos territoires et de nos compétences afin de convaincre que rien ne nous est impossible.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes domiens afin de les motiver à suivre le chemin des Talents de l’Outre-Mer, notamment aux jeunes qui sont en proie à des difficultés dans nos îles ?

Le travail construit le socle de l’avenir, et s’il ne permet pas toujours de s’affranchir des contraintes de la vie, il est avec la ténacité, l’ambition et l’échange avec les autres, un moteur essentiel pour accéder à l’excellence.

Comment envisagez-vous d’apporter votre contribution à la cause de la mise en valeur de la compétence ultramarine, au Réseau des talents de l’Outre-Mer ?

Apporter, au prorata de ma jeune expérience, j’ai 25 ans, mes conseils aux jeunes ultramarins, mon vécu et mon ressenti vis-à-vis de mes études et surtout les stimuler à faire tomber les barrières psychologiques de la réussite. Oui un ultramarin vaut autant que tout autre dans notre monde mondialisé et multipolaire, oui un ultramarin a le potentiel d’excellence technique, intellectuelle et humaine pour réaliser ses projets les plus ambitieux !

Pourriez-vous mettre à terme vos compétences au profit de votre île natale afin d’enrayer le phénomène de fuite des cerveaux ? En somme un "retour au pays natal" ?

Cela me semble peu probable dans le cadre de mon projet professionnel mais c’est tout à fait envisageable dans un projet de conseil/expertise après avoir acquis une expérience industrielle, managériale et stratégique de 10-15 ans.

Quels sont vos projets ?

A court terme, poursuivre dans le domaine du business development et licences dans le transfert de technologies et l’industrie biopharmaceutique. A moyen-long terme j’envisage de compléter ma formation par un MBA et quelques expériences à l’étranger notamment aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.

Quels sont vos passions, vos loisirs ?

Le vélo, la géopolitique (eh oui, chacun son truc !), l’économie, l’architecture moderne et surtout les voyages à l’étranger. Au-delà de merveilleux souvenirs, ces derniers apportent un autre regard sur le monde et une source de richesse intellectuelle.

Quel geste faites-vous au quotidien afin de préserver l’environnement, de réduire votre bilan carbone ?

Le tri sélectif mais qui devient fort heureusement « banal »

Quelle serait votre cité idéale dans ce monde en mutation, en crise ?

Une cité d’égalité, de multiculturalisme, d’innovation, d’efficacité … et de logique !

Un film, un reportage à recommander ?

Non, mais les documentaires de France 2, France 5 et surtout d’Arte !

Votre nourriture favorite ? Au sens propre et figuré.

Les fins mets de mon île, poisson rôti et riz créole avec sauce chien et zest de piment b**** m** Jak en tête et comme dessert une popot a fwiyapin

Un artiste que vous appréciez ?

Chopin et Hans Zimmer lorsqu’il m’arrive de travailler en musique, sinon j’aime tous les styles du R’nB à la variété.

Une devise pour l’Outre-Mer ?

Notre multiculturalité, notre ténacité et notre travail sont notre passeport du monde mondialisé