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4ème Rencontres Nationales pour l’égalité des chances - Cité du Cinéma - 27 novembre 2013

Charlie Mamie, talent de l’Outre-Mer 2005, fondateur d’Answerdesign, nous relate sa participation aux 4ème Rencontres Nationales pour l’égalité des chances.

Charlie Mamie

Cette rencontre nationale, était une occasion unique pour les jeunes diplômés et les étudiants de profiter des conseils de professionnels sur leur méthodologie de recherche d’emploi et de recueillir des informations pertinentes sur le marché du travail et les compétences recherchées.

Pour les étudiants, ces conseils pouvaient également leur permettre d’orienter leur parcours universitaire, afin de choisir une formation gagnante, qui correspondra aux attentes des entreprises.

En ce qui concernait les entreprises, il s’agissait de mettre en avant leurs engagements social et sociétal en faveur de l’égalité des chances et de l’insertion professionnelle des jeunes diplômés.

Pour ma part, j’avais assisté à une table ronde qui avait pour thématique :

« Les jeunes parlent aux présidents »

Des présidents de grandes entreprises nationales s’exprimaient, sans langue de bois, donnaient leurs visions du marché du travail et de l’entreprise, et répondaient aux questions posées par les jeunes présents.

Les intervenants présents se composaient de :

  • Nick LEEDER, Directeur Général de Google France
  • Georges PLASSAT, Président du Groupe Carrefour
  • Stéphane RICHARD, Président d’Orange
  • Jean-Loup SALZMANN, Président de l’Université Paris-XIII et de la Conférence des Présidents d’Université.

De cette table ronde, un grand nombre de constats et de conseils, ont été délivrés par les dirigeants en direction des diplômés présents, soient en poste ou à la recherche d’un emploi. Un point a été réalisé, sur les filières qui recrutent (informatique, mathématique, les statistiques, les métiers de la science et technique) et celles qui ne fonctionnent pas (marketing, communication, RH). De cet état de fait, tous les intervenants ont souligné, la nécessité de revoir le système d’orientation des jeunes en France et de valoriser l’alternance qui demeure une valeur sûre pour l’insertion professionnelle des jeunes.

Les dirigeants estiment, qu’il serait opportun de mettre en valeur, les métiers dit « de vie » tel que la cuisine par exemple. L’engouement suscité dans les médias y est révélateur.

Les dirigeants présents, soulignent le fait que les jeunes doivent réellement se prendre en main et aller au devant des entreprises. Le tunnel pour eux, c’est de vouloir rester figé sur quelque chose qui ne leur arrivera pas. Selon eux, le problème serait d’ordre sociétal et lié à la réglementation française, puisque un jeune à l’heure actuelle s’inscrit, où il veut et ceci sans se soucier, quelquefois de la réalité du marché de l’emploi.

Mr SALZMANN, Président de l’université Paris XIII, après avoir été interpellé par un jeune très diplômés, d’une grande école de finance, qui se retrouvait sans emploi, lui répondait en ce sens : « Qu’il fallait savoir rebondir, si un jeune diplômé n’arrive pas à travailler dans sa filière initiale, il faut impérativement faire autre chose, il faut aller ailleurs. Les compétences et le désir seront toujours là. Qu’ils fassent, autre chose et peut être, ils feront le contour et dans dix ans, ils seront surpris de voir qu’ils sont là où ils avaient envies d’être ».

Mr PLASSAT, Président du groupe Carrefour, a mis en lumière une définition de la réussite, qui lui avait été transmise par, Erik ORSENNA, qui fait de la sémantique : « Celui qui réussit, c’est celui qui ressort de l’endroit où il aurait peut être pas dû tomber, mais qui inévitablement va lui arriver ». C’est le thème de la défaite annoncée par Marguerite Yourcenar dans « les mémoires d’Hadrien ».

Mr LEEDER, Directeur de Google, a vivement conseillé, l’importance de la mise en réseau et d’une certaine prise de risque, notamment pour les jeunes qui souhaitent se lancer, dans le monde de l’entreprenariat. Les entrepreneurs présents, demandent également aux jeunes diplômés, de redoubler d’effort. Ces derniers, ont un double regard :

  • A savoir, les jeunes doivent accepter de se projeter dans des métiers de demain.
  • Les entreprises doivent changer leur regard.

Par ailleurs, ces grands patrons ont tous été d’accord sur le fait, qu’il ne fallait pas porter de jugement sur l’intelligence. Il y a d’autres types d’intelligence avec lesquelles, on peut être heureux.

Selon eux, il n’y pas d’obligation sur la route, quand on fait de brillante étude. Il faut le renvoyer à la société et être le meilleur dans le domaine d’expertise, que l’on a eu. Les intervenants soutiennent, qu’il y a des besoins dans tous les domaines. Il suffit d’entrer dans la vie et de se développer et c’est la carrière qui fera la différence.

Autre point abordé, la scission entre les universités et le monde de l’entreprise. Les intervenants préconisent, de développer davantage la phase d’apprentissage et d’alterner la formation avec des périodes en entreprises. Cette réforme est nécessaire, afin que les jeunes diplômés soient plus en phase avec la demande et les attentes des entreprises. Les universités, évoluent comme le monde change. Force est de constater, qu’il doit avoir un dialogue, plus accru avec les entreprises. Ceci en vu de rendre beaucoup plus opérationnel, tous ces jeunes diplômés, face à une compétitivité des plus présente.

Les intervenants, en égrainant tour à tour leurs parcours, ont précisé aux jeunes diplômés, qu’il ne fallait pas hésiter à débuter en deçà du niveau auquel qu’ils croyaient, que c’est la meilleure façon de débuter. C’est un très bon moyen de mettre un premier pied au sein de l’entreprise et de gravir après les échelons.

Pour les dirigeants, il n’y a pas de différence à faire entre les sous-diplômés et surdiplômés, il faut simplement accepter de passer par la formation. Plus on a de diplômes, plus on a la chance de trouver un emploi.

Pour les grands patrons, inévitablement dans tous les métiers, il y a des carences de candidatures y compris pour les métiers manuels. Les intervenants, ont mis en exergue le fait que, « l’intelligence de la main existe aussi », et qu’il ne faut surtout pas la minorer ou encore la dévaloriser.

Il précise que bon nombre de jeunes, se dirigent vers des filières surpeuplées, qui ont une grande portée intellectuelle certes, mais qui à la sortie malgré leurs cinq années d’études, ne sont pas utilisées et ceci conduit de fait, à une inutilité. Il faut vraiment développer une université des métiers et l’apprentissage doit y être obligatoire.

Charlie MAMIE